06/09/2021

Alexandre Bonvin: l’audace de réaliser le plein potentiel de son entreprise

 

 

J’ai récemment eu l’opportunité de visiter les locaux valaisans d’Audacia Group pour inaugurer la nouvelle salle de podcast avec une interview de son fondateur et CEO, Alexandre Bonvin.

« On ne s’improvise pas entrepreneur »

La distinction entre avoir un état d’esprit entrepreneurial et véritablement endosser le rôle de l’entrepreneur étant un sujet central sur notre podcast Entrappreneur, Alexandre nous a partagé plusieurs clés pour décrypter ce phénomène. Premièrement, il est impératif de voir l’entrepreneuriat pour le style de vie qu’il implique (risques, charge de travail, coût d’opportunité) plutôt que pour l’image attractive qu’il projette dans notre société. C’est pourquoi, il est non seulement judicieux de questionner l’origine de sa vision entrepreneuriale mais également d’assurer ses arrières avant de faire le grand saut. Deuxièmement, il existe tout un spectre de l’entrepreneuriat basé sur plusieurs archétypes d’entrepreneurs. Du startupeur en quête de croissance au repreneur de PME établie, Alexandre souligne la grande disparité de compétences nécessaires entre la création et l’acquisition d’entreprises. Incarnant lui-même ces différents rôles, il relève l’importance d’apprendre à connaître son propre profil entrepreneurial, ou même de l’inventer comme il l’a lui-même fait.

En effet, Alexandre a su s’imprégner des connaissances et du contexte des hautes études de commerce pour créer son propre modèle d’affaires et même son propre titre, celui de « Magic Partner » en référence au traditionnel « Managing Partner » que l’on retrouve à la tête des fonds d’investissement.

Son titre fantasque n’enlève pour autant rien au sérieux de son analyse lorsqu’il s’agit de faire l’acquisition d’une nouvelle société destinée à se greffer sur l’infrastructure de sa holding active dans l’e-commerce suisse et international. Bien que sa curiosité le pousse à lire toutes les opportunités d’investissement qui se présentent à lui, Alexandre a développé une approche systématique pour évaluer leur potentiel. Premièrement, il juge la pertinence du projet par rapport aux « Mega Trends » qu’il a identifiées comme étant les tendances de fond pour les vingt prochaines années. Outre la pertinence à long terme, il utilise également sa paire de lunettes de financier pour quantifier le potentiel de chaque opportunité. Mais au final, le facteur décisif reste l’Humain. L’alignement des visions du vendeur et du repreneur et le « feeling » sont indispensables pour apprécier la phase de transition.

Dans un contexte de faibles rendements du capital, la dernière décennie a vu l’essor des investissements alternatifs, notamment dans le capital privé (ou « Private Equity »). Dans cette industrie souvent critiquée pour son approche prédatrice, Audacia se démarque non seulement par la détermination d’Alexandre à réellement créer de la valeur pérenne, mais également par sa volonté d’ouvrir la voie vers une démocratisation de ce type d’investissements. Première PME au monde à avoir entièrement tokenisé son capital, Audacia Group envisage un futur dans lequel toute société privée pourrait échanger ses parts sur une blockchain. Grâce à une régulation suisse pionnière et au soutien de la société genevoise Taurus, les parts d’Audacia sont désormais prêtes à être « tradées » (uniquement par des investisseurs accrédités pour le moment). Alexandre n’est cependant pas enclin à vendre ses actions en masse car il connait le potentiel de sa société même s’il est conscient que sa réalisation dépendra de son internationalisation. En effet, malgré ses nombreux avantages, le petit marché suisse divisé en quatre langues manque encore de « scale » et de talents.

En parlant de talents, les portes d’Audacia Group sont toujours ouvertes aux profils curieux et entreprenants. Alexandre accorde peu d’importance aux diplômes, il recherche plutôt le bon état d’esprit, et bien sûr une touche d’audace…

Retrouvez la version audio ici.